Ce matin, Patrick Cohen, journaliste animateur de la tranche info du 7/9 de France Inter, recevait Laurence Parisot, la très médiatique Patronne des patrons.
Lui présentant le sondage selon lequel 75% des Français sont favorables au plafonnement des salaires des dirigeants d’entreprises, le journaliste se vit d’abord opposer la réponse classique. « Si vous plafonnez le salaire des patrons, les meilleurs partiront hors de France ». En soi, cet argument vaut déjà son pesant d’or… On mesure à son aune la psychologie de la responsable du Medef : d’abord les intérêts personnels, ensuite l’attachement à son pays. Navrant, mais pas vraiment surprenant !
La suite, hélas, n’allait pas non plus manquer de sel.
Le deuxième argument, Laurence Parisot l’a en effet tiré d’une périlleuse comparaison : les grands patrons ne gagneraient pas plus que les artistes ou les sportifs.
« Certes, lui répondit Patrick Cohen, mais ce qui est gênant, c’est la différence entre les salaires les plus élevés et ceux les plus bas au sein d’un même entreprise. »
Pas vraiment du genre à se démonter, Mme Parisot sortit alors son argument massue en affirmant, en substance, sans ciller « vous avez tort Monsieur Cohen, le joueur le mieux payé d’une équipe de foot gagne 200 ou 500 fois plus que les remplaçants ».
C’est à ce moment-là que j’ai failli m’étrangler car, bon sang !, Mme Parisot, les salariés d’une entreprise ne sont pas des joueurs remplaçants ! Ils ont bel et bien sur le terrain, créant jour après jour de leurs mains la richesse de l’entreprise. Il faut avoir une vision bien unilatérale de l’économie pour le nier ainsi !
Au final, l’on se dit que vouloir sans cesse augmenter le temps de travail des salariés tout en les qualifiant de « remplaçants » exige plus que du culot : une belle quantité de bêtise réactionnaire !
Je ne sais pas si Madame Parisot a lu le dernier petit livre de Stéphane Hessel, mais elle nous a fournit à coup sûr ce matin une nouvelle source d’indignation…
Heureusement pour nous, c’est la toujours excellente Sophia Aram qui eut le dernier mot en proposant rien moins que la délocalisation du patronat ! Je vous laisse le plaisir de découvrir son petit bijou de chronique…
Délocalisation du patronat
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Sans compter qu'on attend toujours l'étude qui corrèlera le niveau de rémunération avec celui des résultats de l'entreprise...
Rédigé par : Aristide France | 07 février 2011 à 21:05