PAS à PaS ...

« Crash au sommet de l’Etat », un mauvais scénario en 3 actes…

Acte 1

Scène 1

 Michèle Alliot-Marie reconnait avoir pris par hasard le jet privé d’un richissime ami tunisien proche du clan Ben Ali/Trabelsi.

Scène 2

En guise de hasard, on finit par apprendre que notre étrange Ministre des affaires étrangères aurait emprunté le jet une deuxième fois au cours de son séjour.

Acte 2

Scène 1

François Fillon monte au créneau une première fois, puis une deuxième, pour soutenir MAM. Mardi 8 février, lors de la réunion hebdomadaire des députés UMP le chef du gouvernement a ainsi affirmé : «Je voudrais dire à Michèle tout mon soutien. Elle a le soutien du président de la République et du premier ministre".

Scène 2

François Fillon est contraint de reconnaître que les révélations que le Canard enchainé s’apprête à sortir sont exactes. Il a bel et bien de son côté bénéficié d’un vol sur un avion du Président Moubarak durant son séjour en Egypte !

Acte 3

Scène 1

Le Président de la République observe un mutisme complet sur les agissements peu scrupuleux de plusieurs membres de son gouvernement (et non des moindre…).

Scène 2

L’Elysée confirme que le Nicolas Sarkozy a emprunté un Falcon 7X, avion appartenant à la flotte de l'ETEC (Escadron de transport, d'entraînement et de calibration, qui gère les avions gouvernementaux) pour une escapade privée à New York le week end dernier.

Epilogue

L’épilogue n’est pas encore écrit. Il est même à craindre que de nombreux épisodes s’ajoutent à ces misérables histoires.

Cependant, ces affaires posent à nouveau des questions simples mais sensibles.

1-      Peut-on accepter des avantages d'entreprises ou de personnalités privées quand on occupe des responsabilités publiques ? Et peut-on, à l’inverse, utiliser des moyens publics à des fins privées ?

2-     Peut-on être indifférent, de quelque façon que ce soit, aux souffrances d'un peuple en lutte pour sa libération quand on est Premier ministre ou Ministre des Affaires étrangères d'un pays démocratique ?

3-     Des personnes percevant entre 15 000 et 20 000 euros chaque mois d’indemnités ministérielles ou présidentielles ne peuvent-elles pas se payer elles-mêmes leurs vacances ?

Que nos dirigeants actuels ne voient pas même l’intérêt de se les poser en dit plus long que n’importe quel discours sur l’état de leur conscience républicaine, de leur éthique personnelle.

A première vue, certains, à gauche, vont se frotter les mains. Mais le socialiste et le républicain convaincu que je suis se l’interdira bien.

Car tandis que la flotte aérienne gouvernementale est en pleine crise, prenons garde, la Marine se frotte les mains !

 

PS : Merci à Xavier Gorce, dont les talents de dessinateur savent croquer avec humour l'actualité...

http://indegivrables.blogspot.com/

Voyager dans son fauteuil

Peu de vacances cet été. En travaux tout juillet dans notre nouvelle maison, nous n’avons pas chômé !

Pour compenser l’absence de voyage, alors que les amis sont au loin, je ressens, intensément, le besoin de retrouver les livres. Le besoin d'un nouvel équilibre après quatre semaines de travail manuel acharné n'est pas étranger non plus à ce désir.

Cela tombe bien, le déménagement m’a permis de remettre en forme ma bibliothèque. Tout en conservant un classement par thème, histoire, littérature, philosophie, politique, cuisine et vins, voyages, etc., j’ai opté, cette fois-ci, pour un tri par éditeur. Cela fonctionne plutôt bien.

Je redécouvre à cette occasion les ouvrages mis de côté, comme des vins de garde, pour les moments où la soif de lecture redeviendrait la plus forte. Ce moment arrive. Le voyage commence !

D’abord avec Marie Ann Singleton, et ses aventures seventies autour de Russian Hill, relatées par Armistead Maupin dans les savoureuses Chroniques de San Francisco.

Traversant le Pacifique, je retrouve Mari, toute jeune japonaise, qui, au cours du Passage de la nuit, trouve patiemment son chemin de vie sous la plume de Haruki Murakami.

Retour vers les USA où Henry J Molise, alias John Fante, tente de domestiquer son Chien Stupide, son épouse et ses enfants, et foire assez lamentablement toutes ses tentatives !

L’été est décidemment américain, puisque je me lance à la découverte de Breat Eston Ellis, à travers son Moins que zéro, on ne peut plus éloigné du Triple zéro de Jacky Blot et de sa Taille aux Loups ; comparaison audacieuse, je l'avoue !

Je retrouve dans ce roman de jeunesse bien des points communs avec les personnages de Philippe Djian, et dans le style de BEE une gémellité avec celui de notre basque d’adoption préféré. Je ne m’en plains sincèrement pas. Un plaisir où se mêle celui de retrouver une traduction de Brice Matthieussent, un fameux passeur de littérature américaine, puisqu’il nous offre les traductions de tous les Jim Harrison … un qui ne cracherait sûrement pas sur une ou plusieurs bouteilles de Triple zéro, justement !

Le voyage n’est pas fini. Les vraies vacances débutent vendredi. Elles nous ramèneront sans doute sur le Vieux Continent !