Les élections régionales auront lieu les 14 et 21 mars 2010, soit dans 9 et 10 semaines. Une fois les derniers reliefs des fêtes effacés, nous devrions entrer dans le vif du sujet. Et pourtant, il n’en est rien.
Il semble que nous soyons entrés dans une drôle de campagne, un peu comme a pu se dérouler il y a 70 ans la drôle de guerre.
Une drôle de campagne … Un sentiment né au lendemain de la désignation des candidats et depuis confirmé. Après la débauche d’énergie que d’aucun avaient manifesté à l’automne pour imposer certains sur la liste et en évincer d’autres, la fédération socialiste de la Nièvre manifeste en effet depuis un encéphalogramme plat.
Il est vrai que lors du Conseil fédéral qui avait décidé de la liste socialiste nivernaise, beaucoup s’étaient interrogés sur l’absence de celui qui prétendait en prendre la première place pour la Nièvre.
Passé ce mauvais départ, un premier comité de campagne s’est réuni le 10 décembre au cours duquel seules de très vagues idées ont été avancées et où, singulièrement, aucune vraie décision n’a été prise, à l’exception d’un organigramme de campagne, indispensable !, la direction fédérale se montrant même dans l’incapacité d’assurer que le questionnaire régional destiné à élaborer de manière participative le programme des socialistes bourguignons était bien diffusé par les militants de toutes les sections.
Quelques jours plus tard, conférence de presse de présentation de la liste. Une conférence de presse qui, faute du moindre journaliste du Journal du Centre, se transforma en une séance de photographies par moins 5 degrés … à l’issue de laquelle le candidat tête de liste nous réunit dans un café pour … ne rien nous dire !
Hier soir, enfin, la trêve des confiseurs achevée, devait se tenir le deuxième Comité de campagne. A la surprise générale, le candidat tête de liste départemental était absent. Aucun signe de vie non plus des candidats placés en 2ème, 3ème et 4ème positions de la liste (les candidats dits « éligibles »). Le Premier secrétaire fédéral manquait lui aussi à l’appel !
Devant ce vide béant, cette vacance du pouvoir pourrait-on dire, deux camarades se présentant comme les animateurs de campagne (désignés par qui et quand ?) ont essayé de nous présenter un embryon de plan de campagne, dessiné, selon leur propre aveu, une heure avant la réunion. Un détail qui aurait pu ne pas avoir de signification tant il peut exister dans l’amateurisme une catégorie que l’on qualifie d’éclairé.
Faute de lumières, notre situation à un peu plus de deux mois du premier tour est inquiétante : nous n’avons ni calendrier de campagne, ni programme, ni véritable organisation, ni site internet ou blog nivernais, ni même de Google groupe entre candidats. Dans de telles conditions, difficile de créer cohésion et dynamique de campagne … Les dirigeants de la Fédération et les premiers candidats de la liste semblent s’en remettre pleinement aux niveaux national et régional de la campagne, voire à un vote socialiste « automatique » en Nièvre, dont les dernières élections nous ont démontré, s’il le fallait, qu’il n’existe pas !
En résumé, la frénésie du départ, destinée à s’emparer des « bonnes » places, a fait place à une véritable apathie en l’absence de direction donnée par une tête de liste départemental qui joue les fantômes.
Ainsi va la (non) campagne nivernaise du PS à l’occasion de ces régionales, entre tares et avatars ! Avatar qui fait certes un carton au box-office ces derniers jours, mais qu’en sera-t-il dans les urnes bientôt ?
Il est certes encore temps de redresser la barre. Les candidats présents hier soir, ceux relégués en queue de liste, se sont déclarés prêts à se mobiliser pleinement en faveur d’une campagne dont ils ont tout à attendre d’un point vue collectif en tant que vrais militants socialistes, et rien à titre personnel. François Patriat continue pour sa part à déployer la belle énergie qu’on lui connait pour faire gagner la Gauche en Bourgogne et faire gagner la Bourgogne tout court.
Reste les autres. Accepteront-ils de sortir de cette drôle de campagne où ils sont en train de s’embourber pour entrer dans la réalité et se rendre au contact direct des Nivernaises et des Nivernais dont seul le jugement compte et dont les suffrages sont libres et souverains ?
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