Rien n’obligeait le gouvernement à s’engager sur
le terrain glissant de la transformation de la Poste, vénérable institution créée sous Louis XI, en
Société Anonyme : aucune directive européenne ne l’imposait. L’idéologie
ultralibérale du gouvernement trouve hélas sur ce dossier une nouvelle
application.
Pourquoi y suis-je fermement opposé ? Tout
simplement par ce que La Poste n’est pas une entreprise comme les autres, mais
un outil majeur d’aménagement et de développement des territoires. La
privatisation de la Poste fera perdre des emplois précieux dans des villes et
des villages et mettra fin autant à la proximité qu’au lien social qui est la
source de l’attachement de nos concitoyens à leur service public postal
A titre d’exemple, le fonds postal national de
péréquation territorial sera menacé à terme puisqu’il est à craindre que seule
la rentabilité économique soit désormais prise en considération. Cette
suppression conduira à la fermeture de la très grande majorité des agences
postales en milieu rural et des moins rentables en milieu urbain.
Les personnels de la Poste seront les victimes
directes de la privatisation, leur statut ne sera plus garanti, les contrats à
durée déterminée deviendront la règle. Il est à craindre que les cadences de
travail s’accélèreront au-delà du raisonnable, tout cela au détriment de la
qualité du service à nos concitoyens
Face à ce projet gouvernemental inacceptable, les
comités départementaux contre la privatisation de la Poste ont organisé une
votation il y a quelques semaines, à Cosne comme partout en France. A cette
occasion, plus de 2 millions de citoyens ont réaffirmé leur attachement au
service public postal.
En faisant voter ce soir par le Parlement la
privatisation de la Poste, le Gouvernement a volontairement ignoré cette
expression. Je le regrette vivement !
Comme beaucoup d’entre vous, je reste mobilisé
pour défendre et améliorer les services publics, éléments essentiels de
l’exception française, cette tradition républicaine qui fait de la France un
pays où chacune et chacun devrait pouvoir vivre et s’épanouir quelque soit sa
condition. A condition qu’un gouvernement ne réduise pas en miettes ce modèle
social …
Raison de plus pour envoyer un message clair aux prochaines régionales, non ?
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