Les médias nous rebattent les oreilles des mauvais sondages du PS pour les Européennes et du manque de propositions des socialistes. Il est évidemment plus difficile de faire un vrai travail d’investigation que de relayer les allégations gouvernementales …
Commençons par la question la plus anecdotique, celle des sondages.
Rappelons d’abord que leur fiabilité est faible. Et ajoutons que les chiffres actuels ne sont en rien mauvais pour le PS mais au contraire dans l’espace classique du PS. Rappel des scores :
· 1979 Simone Veil (UDF) 27,61
J. Chirac (RPR) 16,31
Total droite 43,92
François Mitterrand 23,53
· 1984 Simone Veil (UDF+RPR) 43,03
Lionel Jospin 20,76
· 1989 Valéry Giscard d’Estaing 28,88
Laurent Fabius 23,61
· 1999 Charles Pasqua 13,05
Nicolas Sarkozy 12,82
Total droite 25,87
François Hollande 21,95
Seuls deux résultats sont hors norme : Michel Rocard avec 14,49% en 1994 et François Hollande avec 28,90% en 2004. Avec 22 %, nous sommes donc dans notre moyenne.
Alors qu’il y a une plus forte concurrence, parfois 14 listes, entrer dans la dernière ligne droite en ayant résisté à tous les grignotages est prometteur pour les socialistes. La qualité de la campagne des trois dernières semaines infirmera ou non cette tendance.
La qualité de la campagne, c’est en particulier la qualité de nos propositions.
Nous avons un projet pour l'Europe. Un projet commun aux partis socialistes et sociaux- démocrates des 27 Etats de l'Union européenne. Nous sommes les seuls à posséder cette cohérence. Il est donc temps de le dire !
Il est primordial de dire ce que nous ferons en Europe si nous parvenons à renverser la majorité libérale actuelle.
C’est précisément ce qu’ont fait l'ensemble des leaders des listes du PSE dans une déclaration commune, en affichant 7 priorités.
Une victoire de la gauche au Parlement européen le 7 juin permettrait donc, dans les 100 premiers jours de la législature, la mise en œuvre de 7 mesures pour lutter contre la récession et le chômage de masse et afin de préserver la cohésion sociale.
Ces sept mesures, quelle sont-elles ?
- Un nouveau plan de relance renforcé pour l'Europe, avec des investissements coordonnés en matière d'emploi et de croissance verte. Nous, Parti Socialiste Européen, avons déjà proposé notre propre plan de relance européen, qui pourrait enrayer le chômage de masse et donner à l'Europe un nouvel élan.
- Un Pacte européen pour l'emploi afin de préserver l’emploi, de créer de nouveaux emplois de qualité, de lutter contre le chômage de masse et de renforcer les droits des travailleurs, les conditions de travail et l'égalité de salaires. Une attention particulière doit être apportée au chômage des jeunes. L'Europe n'est pas une société de marché, mais bien une économie sociale de marché. Les droits sociaux fondamentaux doivent être garantis. Ces droits, notamment le droit à une libre négociation collective et les droits syndicaux, doivent primer sur le marché unique et les libertés économiques. La liberté de mouvement des travailleurs, y compris leur détachement, doit se fonder sur le principe suivant: à travail égal, salaire et conditions de travail égaux dans une même entreprise.
- Une nouvelle Charte des Droits de la Femme, pour assurer les droits et opportunités des femmes.
- Un Pacte pour le progrès social afin de pleinement faire face aux conséquences sociales de la crise, d'empêcher une augmentation de la pauvreté, de l'inégalité et de l'exclusion.
- Une réglementation et une supervision efficaces des marchés financiers couvrant tous les acteurs et les instruments financiers, y compris les fonds spéculatifs. Le PSE a formulé des propositions claires sur ce qu'il convient de faire afin d'éviter de nouvelles bulles financières aux effets dévastateurs à l'avenir.
- Une nouvelle solidarité mutuelle entre tous les Etats membres, entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et Sud, garantissant une feuille de route commune pour sortir de la crise.
- Une feuille de route commune pour aboutir à un nouvel accord mondial au sein du G20 avant la fin 2009. Il s'agit de lancer une action coordonnée pour créer de nouveaux emplois dans le monde, de réguler les marchés financiers au niveau mondial, d'arriver à un accord mondial sur le climat et sur l'aide à octroyer aux pays en développement.
A chacune et chacun, dans les trois semaines qui nous séparent du 7 juin 2009, de continuer à s’informer, de comprendre l’importance d’aller voter et de comparer les programmes …
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