Sarkozy est il un
président cynique ou a-t-il tout simplement perdu sa boussole ? Mon avis
est que le locataire de l’Elysée, empêtré dans les affaires et affecté par l’échec
de sa politique, ne sait plus où il habite.
Le vendredi, il opère un
monstrueux amalgame en pointant du doigt les Français d'origine étrangère
"de la 2ème et 3ème
génération" accusés d'être la source de la délinquance, et le mardi
suivant, il accueille à l'Élysée les athlètes médaillés à Barcelone dont nombre
d'entre eux ont précisément des origine étrangères...
A force de dire et de
faire tout et son contraire, Nicolas Sarkozy perd en réalité toute crédibilité.
La
délinquance existe bel et bien et elle a même progressé ces dernières années,
alors que M Sarkozy et sa majorité son au pouvoir depuis maintenant huit ans. La
Gauche ne fait preuve en la matière d’aucun angélisme ontologique,
contrairement à l’antienne répétée à l’envi ici et là. Mais voilà, on ne combat
pas les délinquants avec pour seule arme de grands discours et des propositions
tonitruantes, tout en réduisant année après année les effectifs de Police et de
Gendarmerie et en les remplaçant par des caméras de vidéosurveillance.
Le
nombre de policiers et de gendarmes, leur formation, la précision de leurs
missions, y compris de proximité, l’application des lois déjà existantes, l’exemple
donné d’en haut, voilà vers quoi nous devons aller.
C’est
tout le contraire que fait le président de la République en opposant les
Français entre eux, en parfaite contradiction avec notre Constitution dont il
devrait pourtant être le premier défenseur.
J’avais dans une récente publication appelé nos valeureux athlètes médaillés à Barcelone à ne pas se rendre à l’Elysée afin de ne pas apporter de caution morale à un élu de plus en plus tourné vers les thèses xénophobes.
De fait, je ne les blâme pas d’y être allés. Les sportifs ne sont pas des politiques, même si d’aucuns entretiennent la confusion. Nos athlètes pratiquent des disciplines méconnues et les défendent sur tous les terrains possibles, d’abord dans les stades, ensuite devant les caméras et à l’Elysée s’il le faut. Ils ont au fond bien raison.
La
faute repose M Sarkozy et lui seul. Il s’est fait élire sur un discours
démagogique, impossible à tenir. Les Français savent maintenant qu’ils ont été
bernés sur le terrain social et économique. Ils savent que le Président a
également échoué sur le terrain de la sécurité. Ce dernier sent que sa réélection
est aujourd’hui compromise et que le second tour de la prochaine élection
présidentielle risque de se jouer entre le candidat de la gauche et, hélas, la
candidate de l’extrême-droite.
Pour
éviter un 21 avril à l’envers, M Sarkozy a donc entamé le combat du premier
tour en défiant le clan Le Pen sur son terrain. Une sorte de triangulation vers
l’extrême-droite. Les Le Pen, père et fille, se frottent évidemment les mains.
Ils savent que les Français préféreront toujours l’original à la copie…
Marine Le Pen, France-info, 03 08 2010
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La
Gauche a donc un vrai défi à relever pour reprendre en main les affaires de la France,
en fidélité avec les principes de la République qui se doit d’offrir à chacun les
mêmes chances dans la vie quelque soit son origine, son sexe, sa couleur de
peau, sa religion, où le quartier où l’on habite.
Et
surtout, oui surtout, ne pas se laisser enfermer, comme en 2002, dans un débat
100% sécuritaire dans lequel elle jouerait le rôle du candide !
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