Le
Parti socialiste n’a pas gagné d’élection présidentielle depuis 1988 et si
Lionel Jospin n’avait pas remporté une victoire aussi éclatante qu’imprévue en
1997, nous serions sur le point d’égaler la durée de la cure d’opposition subie
par la gauche avant 1981 ! Sans toutefois disposer dans nos rangs, loin s’en
faut !, d’un François Mitterrand …
Les Socialistes s’interrogent, régulièrement mais sans succès, pour comprendre les raisons de leur désamour avec les Français. Des raisons, on pourrait en trouver quelques unes : incapacité à promouvoir nos bilans successifs, éternelles divisions au sein de la Gauche comme au sein du PS, difficulté à produire un programme, pluralité de candidats à la présidentielle, dont le point commun est d’être les un(e)s et les autres à la fois suffisants et insuffisants, rénovation toujours annoncée et sans cesse repoussée aux lendemains … N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Et comme si cela ne suffisait pas, le déshonneur maintenant !
Celui de devoir soutenir, sans le dire mais bien réellement, la xième candidature d’un Georges Frêche dont les propos, que ce soit les critiques sur la couleur de peau des joueurs de l’équipe de France de football ou la qualification de « sous-hommes » adressée à des Harkis languedociens, sont bien à l’opposé des valeurs d’humanité que devraient promouvoir tout socialiste.
Voilà de quoi brouiller encore l’image d’un Parti socialiste qui fut celui de Jaurès, de Blum et de Mitterrand … Et éloigner encore toute une partie des électeurs de gauche qui aimeraient pouvoir croire en nous mais que ce genre de décisions de nos dirigeants repoussent et qui désespèrent toujours plus.
Plus modestement, dans notre beau département de la Nièvre, deux clans se sont unis pour rejeter ma candidature en fin de liste, dans un cul-de-basse-fosse où ils espèrent bien pouvoir me reléguer le plus longtemps possible. Que les électeurs de gauche qui lisent ce billet se « rassurent », puisque cette relégation d’un militant choisi à l’unanimité par ses camarades pour représenter le 2ème bassin de vie nivernais, a pour objectif rien moins que de soutenir l’angélique ambition d’un élu qui certes, ayons l’honnêteté de le reconnaitre, excelle à diviser, avec bonheur et persévérance, un Conseil municipal qui, faute d’alternative aux dernières municipales, est exclusivement composé de socialistes.
Pour apprécier pleinement la situation, il faut encore préciser que le Maire et l’élu, tous deux socialistes, qui se déchirent ainsi publiquement ne sont autres que, pour l’un, le suppléant d’un député socialiste et, pour l’autre, l’un des bras droit d’un chef de courant au plan local et que le député et le chef de courant en question ne font qu’un en la personne de la tête de liste aux régionales !
Dernier
épisode en date, l’élu diviseur en attente de promotion régionale vient, entrainant
avec lui une autre Adjointe, de démissionner hier soir, en plein Conseil
municipal, de sa fonction de 1er Adjoint au Maire. Tout est bien qui
finit bien direz-vous ? Si l’on en croit le Maire PS attaqué, qui parle d’une
décision prise en commun, on pourrait le croire. Et pourtant, le doute surgit
en lisant ce matin, à nouveau à la Une et à nouveau dans une pleine page du Journal du Centre, la déclaration des deux élus démissionnaires …
L’une affirme que si elle s’est tue « sur beaucoup de choses et, visiblement, c’était déjà trop, croyez-moi, cette époque est révolue ». On pourra d’ailleurs en lire davantage sur le blog d’un habitant de ladite commune … Quant à l’autre démissionnaire, citant Sénèque, il affirme qu’il n’y a « pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où ils vont ». Pas besoin d’être devin pour connaître sa direction à celui-là. S’il a vécu sa désignation en troisième position de la liste socialiste de la Nièvre comme une prime à ses talents de diviseur, son élection au Conseil régional sera pour lui un véritable encouragement à faire croître cette division jusqu’au prochaines municipales. Dans l’espoir de ravir sa place au Maire actuel, son « camarade socialiste ». Mais avec le risque évident d’offrir cette commune à nos adversaires de droite !
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