Ce n’est pas l’habitude de ce blog
d’aller dans le sens des décisions gouvernementales, loin s’en faut !, les
fidèles lecteurs le savent bien.
Mais je ne peux m’empêcher d’avouer combien
fut grande ce matin ma satisfaction à la lecture du Journal du Centre ! Et
combien grand mon soulagement en apprenant que Jean-Louis Borloo a finalement décidé
de ne pas autoriser l’exploitation d’une mine de charbon à ciel ouvert dans le
sud de notre beau département de la Nièvre !
Le « NON » à la mine de charbon
de Lucenay-lès-Aix est une excellente nouvelle, qui nous oblige à penser les
emplois de demain en tournant le dos aux vieux schémas et en se préoccupant tout
autant de la nécessaire activité économique et des indispensables emplois qu’elle
génère que de la préservation du cadre de vie des Nivernais et de la protection
de l’environnement.
Je veux bien sur tirer en premier lieu un
coup de chapeau aux associations d’opposants qui ont tenu bon contre vents et
marées depuis des dizaines de mois. Je veux aussi saluer la lucidité de quelques
élus, hélas si peu nombreux !, qui ont su ne pas suivre le chemin ouvert
par quelques bulldozers départementaux.
Une mine charbon à ciel ouvert ! A
première vue, évidemment, une ineptie au 21ème siècle … Comment en
effet accepter qu’on balafre ainsi l’un de nos cantons ? Ce n’est rien
moins que d’un trou de 300 mètres de profondeur dont on parlait. 300 mètres !
Pouvait-on accepter de défigurer ainsi nos paysages dans un but purement économique ?
L’environnement devait-il être sacrifié à l’économie, une fois encore, sans que
jamais ne soient tirés les enseignements des erreurs commises dans le passé ?
Et n’existe-t-il vraiment pas d’autres moyens pour recréer ici de l’activité
économique et des emplois ?
En y regardant de plus près, la pollution
visuelle n’aurait d’ailleurs pas été le seul scandale. Faute de disposer
aujourd’hui de technologie de captation de CO2 au point, l’air aussi aurait été
vicié. Cela aurait été tout simplement inacceptable !
Il faut maintenant se questionner pour
comprendre comment cette pensée unique aberrante a pu s’imposer dans la Nièvre.
La méconnaissance du dossier est-elle
seule en cause ? Faut-il y ajouter une inquiétante incapacité à envisager sérieusement
l’avenir de nos salariés ? Qui ne voit pas que plusieurs de nos filières sont
sinon dépassées à tout le moins menacées et que des responsables politiques
dignes de ce nom doivent urgemment aider aux reconversions et des filières et
des salariés.
Mais ces deux explications ne suffisent
pas. D’autres doivent être mises en lumière pour qu’une telle errance de se
reproduise pas.
La première qui vient à l’esprit vise
évidemment une certaine idéologie qui a pu penser un temps trouver les voies de
sa survie en réanimant une activité qui avait fait ses beaux jours aux deux
derniers siècles.
On ne peut non plus masquer, même si on
le déplore, qu’une bonne part des responsables socialistes lui ont emboité le
pas, rongés par leur surmoi marxiste, veille faiblesse d’une partie du monde
socialiste, surmoi qui a définitivement pris le dessus sur eux au moment de la
défaite de Lionel Jospin, à laquelle ils avaient, soit dit en passant,
eux-mêmes contribué.
Ce sera bientôt la période des vœux,
alors pourquoi ne pas en former quelques uns dès maintenant ?
En premier lieu, souhaitons que cet échec
en entraine d’autres et que la fin des vieilles idées entraine aussi celle des
vieilles pratiques politique : solutions de facilité, pensée unique,
double langage. Les unes, les vieilles idées, allant souvent de paire avec les
autres, les vieilles pratiques ! J’ai d’ailleurs la conviction que la
rénovation de la vie politique de notre pays, à gauche comme à droite, passe
par ce chemin. Aucune illusion à se faire toutefois, la tache ne sera pas aisée
et il nous faudra écarter bien des Tartuffe …
En second lieu, espérons que la campagne
des Régionales qui s’ouvre soit utile à nos concitoyens sur ce thème du
développement économique. En effet, les régions, dont c’est une des principales
compétences, doivent dire, et c’est aux citoyens de donner les orientations par
leur vote, c’est le bon moment !, quels modes de développement il faut
pour nos territoires mais aussi quels modes de développement il ne faut plus.
Sur ce plan là, j’ai confiance : François
Patriat fait partie de ces hommes de Gauche modernes qui ne se laissent séduire
ni au premier coup d’œil, ni au second, par de vieilles recettes trop faciles
et, au final, trop couteuses.
Ses six années de présidence ont permis
de soutenir de nombreux projets de création d’emplois dans chacun des quatre
départements de Bourgogne. Il veut maintenant transformer l'essai, pour reprendre une expression d'un sport qui me passionne, en construisant une éco-région. C’est dans cette voie que nous voulons l’aider à
poursuivre.
A Cosne, où nous mettons en place jour après jours depuis 18 mois un
Agenda
21, c'est-à-dire un plan local d’actions respectueuses de l’environnement
au 21ème siècle, et où nous voulons faire rimer emplois de demain et
protection des territoires, nous sommes résolus à devenir, au côté de François
Patriat, des éclaireurs dans la construction d’activités économiques propres et
la création d’emplois verts.
Ce n’est qu’ainsi que la Nièvre, Vert Pays des eaux vives, pourra
continuer de conjuguer le verbe travailler
au présent comme au futur.
Les commentaires récents