C’est
vrai, Martine Aubry a peiné à devenir pleinement Première secrétaire du Parti
socialiste. Un costume endossé avant elle par François Mitterrand, Lionel
Jospin ou François Hollande. Sans doute se sentait-elle un peu à l’étroit dans
une fonction où se bousculaient tous ceux qui l’y avaient conduit, à l’occasion
d’un congrès surprenant, houleux et au final assez malheureux.
A
sa prise de fonction à Solferino, ses preuves n’étaient plus à faire. Son
parcours exceptionnel l’avait vu franchir, avec succès, une à une les étapes :
responsable nationale du PS avant de devenir un maillon essentiel de la « dream
team » de Lionel Jospin, puis de prendre la difficile succession de Pierre
Mauroy à Lille.
Et
pourtant, au moment où elle accédait pour la première fois une responsabilité
nationale de tout premier plan, sa main a tremblé. A titre personnel, je dois
reconnaître que si j’ai regardé ses débuts avec circonspection, je préfère
encore une montée en puissance progressive mais sûre au démarrage en fanfare de
celles ou ceux qui ne doutent de rien, et que l’on reconnait à cela même !
Ce qui compte, c'est qu'au moment où s’engage la campagne des élections régionales, c’est une première secrétaire assurée qui se révèle au grand public.
Martine Aubry est à l’heure
au rendez-vous et ces jours derniers, la matrone de Solferino a su prendre les
bonnes décisions.
Elle
a d’abord indiqué, avec une certaine dose de subtilité (d’ambigüité diront d’autres),
que le PS saurait entrer dans l’indispensable débat des retraites avec le courage
nécessaire pour permettre à la fois la préservation du système pour le présent et
sa perpétuation pour les années à venir et les générations futures.
Martine
Aubry a ensuite su sanctionner l’inqualifiable Frêche pour son énième dérapage
verbal. J’avais été de ceux qui regrettaient que le PS soutînt une fois encore
celui qui, depuis plusieurs années, jetait sur nous tous l’ombre du déshonneur.
Mais au moment où cet ancien socialiste a commis le forfait de trop, la
Première secrétaire su décider avec célérité de lui opposer une liste vraiment
socialiste. La victoire devient incertaine mais, au moins, nos valeurs seront préservées !
Aujourd’hui encore, devant 1300 secrétaires de section, Martine Aubry a trouvé les mots justes pour lancer notre campagne des régionales. Nous exhortant à être fiers de ce que nous sommes, elle a rappelé tout simplement que le bulletin socialiste « est celui de la vision, de la proximité, et de la solidarité", celui aussi de "la crédibilité de notre bilan". Elle a conclue en espérant que "le 21 mars au soir, la carte des régions sera toute rose dans une crise bien noire".
Ici aussi la route est
tracée, ce sera « la Bourgogne pour
tous, un avenir pour chacun ». Le message est clair et beau. J’y
reviendrai sans nul doute très vite, puisqu’Alain Dherbier, le Maire, et moi accueillons
demain François Patriat à Cosne pour une journée entière placée sous le signe
de l’éducation, de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes.
Sujet majeur !
En face, à l’UMP, Xavier
Bertrand, ex ‘chouchou’ des média, présente aujourd’hui le visage d’un
dirigeant impuissant. Impuissant à effacer des rancœurs évidentes, dans un
contexte d’affaires judiciaires, Clearstream oblige, devenu le fil rouge de la
Droite française post de Gaulle. Impuissants à donner du sens à la campagne de
l’UMP, ni même une dynamique, paraissant s’en remettre au débat sur l’identité
nationale ou à des faits divers qui ne manqueront pas d’être relayés sur
nos écrans au long des sept prochaines semaines. Impuissant surtout à s’imposer
en patron de son propre parti, abandonnant la direction de la campagne à
Nicolas Sarkozy himself, rédacteur en chef de quelques chaines, et même au transparent
François Fillon à qui est dévolu le rôle de chauffeur de salles. A son élection
à la présidence de l’UMP, les commentateurs se demandaient si Xavier Bertrand
aurait le destin d’un Chirac ou d’un Sarkozy. Douze mois plus tard, la
trajectoire est claire, ce celle des Toubon et autres Devedjian !
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