La campagne des
élections régionales se poursuit, et j’étais ce matin sur le Marché de Cosne, l’un des plus
beaux, si ce n’est le plus beau marché de la Nièvre.
Une belle matinée en vérité !
Belle parce que le soleil était au rendez-vous, denrée rare ces temps-ci … ! Belle surtout parce que l’accueil réservé fut, disons-le, très bon ! Toutes les campagnes ne suivent pas un tel cours ; vingt années d’engagement dans la vie démocratique de notre pays m’ont forgé une solide expérience et m’ont, je l’avoue, quelque peu épaissi le cuir.
Bien sur, il y a des refus polis et des
regards détournés, c’est le lot commun. Mais dans les trois-quarts des cas, les
citoyens rencontrés ont accepté avec plaisir le « projet-pour-la-Bourgogne-offert-par-le-candidat-du-rassemblement-de-la-gauche »
que je suis !
Nombreux ont engagé la discussion,
demandant des précisions sur nos propositions, nous faisant des remarques,
positives, sur le bilan. La question des salariés licenciés est revenue
fréquemment dans les discussions. Henkel, Fog, et quelques autres entreprises, oblige.
Je me souviendrais d’ailleurs longtemps d’un
échange émouvant avec une ex-salariée d’Henkel, accompagnée par son tout jeune
garçon … aucunement perturbé dans sa dégustation d’une savoureuse crêpe au miel
et aux amandes par les discussions d’adultes. Cette jeune femme, cosnoise d’origine,
m’a dit sa tristesse à envisager de partir vivre ailleurs, là où elle trouvera
du travail, ne parvenant pas à trouver un poste adapté à son expérience
professionnelle dans le bassin économique.
Les liaisons SNCF ont-elles aussi été
évoquée, ce qui n’est guère étonnant, vu l’abaissement de la qualité du service
rendu par la SNCF sur la ligne Nevers, La Charité, Cosne, Paris. Les cheminots
n’y sont évidemment pour rien. J’en sais quelque chose !
Spontanément, ce qui est d’autant plus
remarquable que cela tranche avec le tempérament des gens d’ici, plusieurs
personnes ont clairement affiché leur hostilité à Nicolas Sarkozy et à l’UMP.
Pour mieux illustrer ces rencontres, je
vous offre un florilège des phrases les plus entendues :
Encourageante : « Merci, continuez comme ça »
Dubitative : « Les paroles, on y croit plus ; on verra
aux actes »
Ironique : « la Gauche rassemblée, vous avez réussi ?
C’est bien ! »
Sympathisante : « la Gauche, je prends ; ça aurait été l’UMP,
j’aurais pas pris ! »
Menaçante : « Vous n’avez pas toujours fait ce qu’il
fallait dans le passé, vous avez intérêt à assurer … »
Seule ombre au tableau, si nous avons
croisé des militants de la section PCF de Cosne, c’était pour les voir
distribuer les tracts de la liste concurrente de l’Autre Gauche en Bourgogne. Un accord avec le PCF a pourtant été signé
en bonne et due forme, et des communistes sont candidats en position éligible
sur la même liste que moi.
Grandeur et décadence de ce qui fut un
grand parti. Je peux l’attester, moi qui suis venu à la politique à Bourges, du
temps de son Maire PCF Jacques Rimbaud (quel personnage !).
Demain, la campagne reprend à 6h00 du
matin ! Direction la gare de Cosne, où je veux rencontrer les usagers de
la SNCF partant travailler, comme chaque jour, à Paris. Je m’attends des
échanges vifs … ces Cosnois ont les nerfs à fleur de peau pour les raisons
évoquées plus haut. Lors de sa venue à Cosne début février, François Patriat nous
a affirmé sa volonté de les aider à améliorer la situation. Les élus de Cosne
et moi avons bien l’intention de l’y aider !
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