Depuis plusieurs mois, je ne cache pas la méfiance qui est la mienne devant les primaires programmées par mon parti, le PS.
Je garde en effet en mémoire les images et les propos de 2006, cette division des socialistes entre eux, sous les yeux des Français, qui avait facilité la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007. Inutile de préciser combien je ne souhaite pas vivre à nouveau cela dans les prochains mois.
Est-ce à dire que je récuse en soi l’idée de primaires ? En aucun cas !
Ce que je refuse, c’est un combat limité à un choix entre des personnes, un combat fratricide à quelques mois de l’échéance majeure.
Choisir un responsable, primus inter pares, est naturellement une nécessité politique. Mais qu’on le désigne en fonction d’une ligne politique et le plus en amont possible pour lui laisser le temps d’accomplir sa triple mission : panser les plaies inévitables de la compétition interne et rassembler le parti, nouer le dialogue et les accords indispensables avec les autres forces de progrès, construire un lien de confiance personnel avec les citoyens de notre pays.
Des primaires, pourquoi pas, donc, mais à quelques mois de l’élection présidentielle et alors que le projet des Socialistes est déjà adopté, l’aventure me parait des plus périlleuses. J’espère que les faits me donneront raison…
Je suis d’autant plus favorable à l’idée de primaire, que son principe me paraît fondé.
Comme beaucoup, je considère l’assise du Parti socialiste bien trop ténue. Je me reconnais ainsi pleinement dans les propos de Léon Blum au Congrès de Tours : « Partout, la vie populaire, partout la liberté, l’air libre, partout le contrôle, partout la responsabilité ! » Seize ans avant la victoire du Front populaire, il ajoutait : « il n’y a pas d’autre limite à un parti socialiste, dans l’étendue et le nombre, que le nombre des travailleurs et des salariés. Notre parti est donc un parti de recrutement aussi large que possible. »
Voilà ce qu’il devrait être et qu’il n’est, hélas, plus. Souhaitons que les Primaires lui permettent de le devenir et qu’elles fassent exploser les carcans en permettant aux citoyens de prendre à nous la parole pour ne plus la laisser à la poignée de ceux qui la monopolisent depuis trop longtemps.
Dans l’immédiat, place aux primaires ! J’ai apprécié la plupart des propos tenus par Martine Aubry ce matin sur France Inter. J’approuve la démarche et les propositions de François Hollande. Des socialistes qui plaisent à d’autres socialistes, rien d’étonnant… Au fond, ce qui m’importe, n’est pas le succès de tel ou tel le 9 ou le 16 octobre prochain, mais la victoire de la Gauche, et au-delà de toute la France, le 6 mai 2012.
Un préalable à cela : des primaires généreuses sur le fond et respectueuses entre les personnes.
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