Olivier Besancenot dénonce la réincarcération de Jean-Marc Rouillan d'Action directe. Oui, vous avez bien lu ! Il appelle même à une "mobilisation unitaire" contre cette "double peine" au motif que l’ex terroriste criminel aurait « purgé sa peine" et que, légalement, il aurait « le droit de sortir », rien ne justifiant « le fait qu'il retourne en prison, si ce n'est un acharnement judiciaire de la part de l'Etat".
Olivier Besancenot soutien l’ancien terroriste mais rappelle toutefois ses "désaccords politiques" avec lui sur "la conception qu'il a de la lutte armée" et sur "l'opportunité de le faire". "La LCR a toujours dénoncé les méthodes d'Action directe" et "le NPA ne se bat pas pour la lutte armée", ajoute t-il.
Voila pour les faits, à tout le moins les propos, puisque avec cette extrême gauche, il est plus souvent question de paroles que d’actions.
Evacuons d’abord d’un mot l’inexactitude juridique. JM Rouillan bénéficie d’une liberté conditionnelle. C’est donc qu’il n’a pas purgé sa peine. Il ne respecte pas les conditions de sa mise en liberté, le fait de façon consciente, militante, il doit donc en assumer les conséquences.
Plus intéressant, Olivier Besancenot soutient JM Rouillan, adhérant du NPA à Marseille, mais s’en distingue sur la question de la lutte armée. La LCR / NPA est donc un parti révolutionnaire, mais ne supporte pas l’action violente ... 1789, une ballade de campagne ? 1848, un débat de salon ? La Commune, la Révolution d’Octobre, d’aimables tournées de facteur à Neuilly ? Et le Che, un gentil joueur de flûte ?
L’extrême gauche française aime tourner en ridicule la social-démocratie, qui ne serait autre que du social libéralisme. Mais, voilà, au moment où le Parti socialisme assume enfin au grand jour son réformisme, c'est-à-dire à la fois son refus de la société de marché et sa volonté de réformer l’économie de marché, la LCR/NPA continue à avancer masquée.
Le soutien de Besancenot à un criminel non repenti devrait permettre de dessiller quelques paupières !
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