Après avoir déjeuné avec des personnes que nous aimons, sous un platane centenaire proche de la rive berrichonne de la Loire, Rachel et moi nous sommes rendus au rassemblement républicain de Nevers.
Plus de 300 citoyens étaient réunis Place de la Résistance
en cet après-midi ensoleillé de septembre, pour protester contre les
discours et les actions xénophobes du gouvernement.
Dans les cœurs, beaucoup de tristesse de
voir notre pays accusé dans le monde entier de tourner le dos aux droits de l’homme.
Mais le nombre eut tôt fait de nous rasséréner.
Tous âges, toutes couleurs, tous partis, syndicats, obédiences confondus… Il
existe donc encore des consciences et des mobilisations possibles. La France n’est
pas anesthésiée ! Les Etats-Unis ont survécu à W Bush et ont élu Obama.
Notre nation survivra à Sarkozy !
Et comme tout y fini par une chanson, je
vous offre celle-ci... Il y est question d’une bohémienne !
L'ÉTRANGÈRE / Louis Aragon
Il existe près des écluses un bas quartier de bohémiens
Dont
la belle jeunesse s'use a démêler le tien du mien
En
bandes on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août
Ils
disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux
On
passe la nuit claire à boire on danse en frappant dans ses mains
On
n'a pas le temps de le croire il fait grand jour et c'est demain
On
revient d'une seule traite gai sans un sou vaguement gris
Avec
des fleurs plein les charrettes son destin dans la paume écrit
J'ai
pris la main d'une éphémère qui m'a suivi dans ma maison
Elle
avait les yeux d'outremer elle en montrait la déraison
Elle
avait la marche légère et de longues jambes de faon
J'aimais
déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant
Celle-ci
parla vite vitre de l'odeur des magnolias
Sa
robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia
En
ce temps-là j'étais crédule un mot m'était promission
Et
je prenais les campanules pour les fleurs de la passion
A
chaque fois tout recommence toute musique me séduit
Et
la plus banale romance m'est l'éternelle poésie
Nous
avions joué de notre âme un long jour une courte nuit
Puis
au matin bonsoir madame l'amour s'achève avec la pluie
Merci pour l'article, pour Montand, pour Aragon et Ferré que j'ai écouté par la même occasion grâce à cet article
Elles nous manquent ces grandes gueules là par les temps qui courent...
Réveillons nous, il est grand temps
Rédigé par : Cantabile | 24 décembre 2010 à 13:56