Il est de plus en plus
difficile de rester indifférent à cette affaire Woerth/Bettencourt qui défraye
la chronique depuis plusieurs semaines.
Si je n’ai pour ma part
aucun goût pour la chasse à l’homme, encore moins s’agissant des hommes de
paille, l’accumulation des éléments finit par emporter le doute.
Ainsi la Nuit du Fouquet’s
entre t-elle en résonnance avec les soupçons de financement illicite d’une
campagne présidentielle pour leur donner corps.
Il en va de même pour l’emploi
auprès de la première fortune de France de l’épouse du ministre du budget et
trésorier du parti présidentiel et de l’octroi par ledit ministre de la légion
d’honneur au gestionnaire de fortune de ladite milliardaire.
Si des soupçons ne constituent
certes pas des preuves, nos gouvernants se sont fragilisés d’eux-mêmes en trois
temps. Si le pouvoir se sait innocent, pourquoi s’est-il opposé à la nomination
d’un juge d’instruction, par nature indépendant ? Si ce pouvoir est sûr de
lui, pourquoi a-t-il refusé la création d’une commission d’enquête
parlementaire ? Si ce pouvoir est persuadé du vide du dossier, pourquoi a-t-il
eu recours au Contre-espionnage pour contrôler les investigations des
journalistes en charge de l’affaire ?
Après les mensonges et
les obstructions, les barbouzes. Les informations du Monde sur l’utilisation des hommes de la Direction centrale du
renseignement intérieur, puis les dénégations de la Commission nationale de
contrôle des interceptions de sécurité à ce sujet jettent une lumière crue sur
la gouvernance de notre pays sous Nicolas Sarkozy.
Nous n’en sommes pas
encore à un ElyséeGate, mais nous
n’en sommes désormais plus très loin.
Nicolas Sarkozy est plus
que jamais aux aguets. Eric Woerth n’est pas encore aux arrêts. Et la
démocratie est hélas réduite aux acquêts !
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